Félix,

Tu as décidé de partir alors que j’arrive. Je m’imaginais déjà gouté avec toi plus à cette vie au milieu des montagnes dont tu étais pour moi l’incarnation.

J’étais bien décidé à te suivre plus souvent et plus loin sur ces pentes dont tu as le secret et à apprendre à ton contact ce que j’ignorais encore de la montagne et du ski. Maintenant, la perspective d’emménager à Cham, un rêve depuis ma première visite dans la vallée, il y a 20 ans, n’est plus la même sans toi là-haut pour partager cette vie et cette atmosphère découvertes au Télémark.

Je me souviendrai de toi pour ton intégrité, celle de suivre tes rêves et vivre la vie que tu t’étais choisie. En ça, tu auras été et seras pour longtemps encore un modèle et une aspiration. Je me souviens de ces dimanche soirs où m’apprêtant à reprendre la route pour Genève à reculons pour une semaine au bureau tu te moquais de moi et me racontais ta journée de ski à venir, tes projets en Islande, au Groenland et ailleurs. Tu avais bien raison!

L’an dernier, après l’accident d’Arnaud, tu as été là pour me soutenir et apporter par ta seule présence, un réconfort de peu de mots dont tu ne soupçonnais pas la valeur toi-même.

Tu nous quittes maintenant mais curieusement ta présence est toujours aussi forte, comme au sommet d’un couloir à prodiguer des conseils ou au coin du feu, à rire et faire des plans.

Tu laisses une trace en chacun de nous, une flamme à entretenir au nom de ce en quoi tu croyais. Pour ça, Merci.

Is there someone around?

It’s about time to be back in business. I have let that blog down for too long and now feel the urge to start writting again – slowly but surely.

1st, clean up all the spams… Done!

2nd, re-activate netvibes, google readers to start reading blogs intensely again.

3rd, get accustomed to the new wordpress as there has been some changes since my last visit h

4th, up-date the blogroll – starting with Rob Kozinets’s blog as a first attempt to follow closely the development of Consumer Culture Theory through Web2.0.

5th, give some more thoughts to the editorial objectives of this blog and find a suitable visual expression.

See you soon here – hopefully.

2012, déjà trop tard pour Sarkozy et Bayrou sur la toile ?

Comme le remarque Nicolas Voisin en suivant les mouvements de troupes au Parti Radical de J-L Borloo, il s’emblerait que la place laissée vacante par Jacques Chirac á peine attribuée, la prochaine échéance présidentielle suscite déjá bien des convoitises et surtout des stratégies politiques de longue haleine. Pourtant le très apprécié ministre d’Etat n’est pas le seul dans les starting blocks puisque, á un autre niveau, un petit malin attentif a déjà acheté le nom de domaine Sarkozy2012.fr. Il s’agirait de Christian Perbet, dirigeant d’une agence de communication en Haute-Loire, TNT. Apparemment il s’agit de quelqu’un d’influent, au moins dans les médias traditionnels, puisque si les blogs le méconnaissent notoirement, l’Express lui consacre tout de même un bref papier ici. Je ne sais pas si ce monsieur est un sarkophile inconditionnel, un espiègle opposant ou bien, plus prosaïquement, un homme d’affaire pragmatique qui aura flairé la bonne affaire mais gageons que du côté de la rue de la Boëtie, on devra débourser quelques menus euros pour éviter tout malentendu dans 5 ans. Tout ca me semble bien peu prévoyant de la part de notre président et de son illustre équipe internet (Loïc Le Meur notamment). Pourtant il n’est pas le seul dans cette situation, puisque tel semble être le sort de Bayrou2012.fr qui appartient quant á elle a un illustre inconnu. A ce jour au moins.

Malheureusement, les propriétaire des déclinaisons pour Royal, DSK restent inconnus. Quant à Fabius… avis aux amateurs. ;-)

Danish elections : The empire strikes back

While France is one more time the hostage of strikes which reasons I can’t possibly manage to clarify to my foreign friends, Denmark’s parliamentary elections have just taken place yesterday following a record short campaign for French or US standards: a month !

As expected the current prime minister has saved his job and will start his 3d mandate. The exceptional economic situation experienced by the country during the last 5 years has been central in convincing the voters to re-appoint his liberal-conservative (V+C) coalition. This despite the sharp critics around the very Atlantist foreign policy pursued, the increasingly suspicious asylum and immigration policy influenced by the far-right Party of Danish People (Dansk Folkeparti – DF) and its populist leader: Pia Kjærsgaard or the concern around the state of the public health system, which does not live up to the Welfare State’s standards of a Nordic social democracy.

Paradoxically, while the decision made by Anders Fogh to organize the elections so early ambitioned to lower the influence of the DF over political agenda, the opposite has happened, as indicated by the large smile on Pia’s face all the evening (*sigh*)

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The rise in the polls of a newly formed party, Ny Alliance (Y), an “elitist and Creative Class, bourgeois-humanist” party according to the center right Berlingske daily, whose popular (but superficial the critics would add) leader Naser Khader had ambition to replace DF in a governmental coalition and beyond to undermine the “block politics”, has failed to materialized. This is partly due to a range of blatant tactical mistakes during the campaign and a lack of depth in their program. Ny Alliance reached 10% in the polls a few weeks ago and scored a pathetic 2,8% at the end of the day . Consequently, DF have reinforced their relative influence (+1 mandate at 25 while the Venstre lost 6 at 46) and could actually requests one or several minister portfolios. No need to say that Pia Kjærsgaard is less than willing to open her arms to Y whose 5 mandates aren’t even needed to ensure a majority at the single-chamber parliament.

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It seems to me that A. Fogh’s Venstre (and C) group, building up on their documented experience and results, has been able to convince the population that they still are the best, most professional and skillful team available as well as the most trustworthy one to run the economy and ensure continuous economic development . This was remarkably illustrated by the slogan chosen for their communication: “Vi kan gøre det endnu bedre”(aka. We can make it EVEN better) . At first , I found it unambitious, “petit-bourgeois” but after discussing with friends I think it was rooted in a profound understanding of people’s psychology and expectations regarding the relations of politics with their lives.

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p.s: Bref message á l’attention du journal Le Monde qui se distingue encore par son incurie journalistique : Anders Fogh vient bien entendu d’être reconduit pour la seconde fois, et non pas la 3eme, au poste de 1er ministre comme l’annonce la “correspondance” (sic) . Il fut en effet d’abord élu en 2001, puis reélu en 2005 et donc en 2007.

Edwy Plenel, le storytelling et la Belgique

Je voudrais rebondir (in French) sur les propos d’Edwy Plenel, que je n’apprécie que très modérément et que j’ai entendu un peu plus tôt dans l’émission “on refait le monde” sur RTL. Ceci devrait me permettre de contribuer modestement à la critique assassine de la presse entamée par Jules sur Diner’s room (un grand moment…), Maître Eolas ou Versac. Le personnage m’avait déjà passablement irrité il y a de cela 1 mois (“Le storytelling, du marketing á la politique” dans l’emission “de la suite dans les idées”, diffusée le 16/10/2007) quand il s’était aventuré sur le thème du Storytelling sur France Culture qui l’avait invité à débattre (enfin, c’est un bien grand mot) avec Christian Simon, euh, Salmon (merci Emmanuel!) autours de son nouveau livre, Storytelling : une machine à fabriquer des histoires et formater les esprits. L’émission s’est vite transformée en un joyeux mais sommaire étalage de poncifs anti-américain/ anti-bush/ anti-sarkozy/ anti-capitaliste/anti-marketing et donc anti-storytelling étayés sans originalité par Plenel et un arsenal marxiste light réchauffé sans saveur ni rigueur. Au final l’auditeur n’avait rien appris du phénomène du storytelling, de ses causes ni des raisons de son efficacité. Mais tout cela lui semblerait très vilain, grâce á quelques généralités bien senties (la raison, la démocratie vs le conservatisme et le profit. Bla-bla-bla). Bref, c’est toujours ça de gagné. Pourtant certains se souviendront, que du marxisme appelé á la rescousse par Plenel, Nietzsche dénonçait justement le caractère fabuleux. Critique qui sera reprise de manière dévastatrice et approfondie par Cornélius Castoriadis lorsqu’il évoquera la “superstition” des partis communistes, persuadés de détenir avec le marxisme une science infaillible capable d’expliquer l’Histoire. Tout ça Plenel le sait évidement mais il préfère raconter – quelle ironie ! – une belle histoire, simple et facile á comprendre, aux auditeurs de France Culture. Belle preuve de respect et d’honnêteté intellectuelle ! Une narration qu’on peut facilement déconstruire grâce á Greimas et á son schéma actanciel, avec un opposant (l’Amerique/le capitalisme/les entreprises), un héro (nous, les Gaulois, descendant de Voltaire et de Descartes), des adjuvants (la Raison, les Lumiéres, nos intellectuels-journalistes éclairés). Et voilá l’arroseur arrosé; le serpent qui se mord la queue.
Il me faudra prochainement prendre le temps de revenir en détail sur ce thème qui me tient très à coeur pour pointer l’hypocrisie de M. Salmon et des média français dans le traitement de ce sujet émergeant, bien plus profond qu’il n’y parait. La morale pouvant être qu’il faut, comme le faisait remarquer Versac sur un autre thème, toujours s’attacher á la pratique, au lieu de distribuer nonchalamment des opinions sentencieuses pas franchement informées, depuis les hauteurs confortables de son prétendu savoir.

Mais j’en reviens pour le moment á Edwy Plenel sur RTL. Celui-ci, parce qu’il lui restait 30 sec avant la cloche de 20h, entendait saluer l’effort de la presse belge (je me demande s’il ne parlait pas plutôt de la wallonne, uniquement) afin de maintenir ensemble un Etat-Nation bien singulier, la Belgique, qui rassemble des communautés à la langue et à la culture profondément différentes. Passons gentiment sur la foi inébranlable du journaliste selon laquelle la presse serait capable, seule contre vents et marées de sauver un pays (sic). Et M. Plenel, de nous expliquer doctement que sans la Belgique, l’Europe ne serait plus qu’un triste club d'”identités pures”. On se demande bien ce qu’il entend par lá. On voudrait qu’il prenne le temps de nous définir un peu ce qu’est une identité et encore plus une identité pure. Il est quand même assez navrant de voir un journaliste cultivé qui a volontiers, depuis le piédestal que lui conférait son précédent titre, tapé sur le Front National et Jean-Marie Le Pen et ses idées nauséabondes s’en remettre au même outillage conceptuel. Et voilà que M. Plenel, sans s’en rendre compte, nous agite en l’empruntant á son triste ennemi, le spectre de l’identité pure qui ne veut rien dire, n’existe pas si ce n’est que comme fantasme unique mais aux deux visages: pour l’un devant être préservé religieusement, pour l’autre comme épouvantail qu’il faudrait combattre au nom de la marche de l’histoire et du progrès humain. Ces deux visions relèvent d’une illusion historique et anthropologique assez semblable finalement. L’une s’enracine dans le passé pendant que l’autre rêve du futur. Le problème étant que les deux sont pour le moins mythiques: l’identité n’est jamais pure, elle n’existe que comme relation, comme synthèse improbable et instable, faite de contradiction et d’assemblages boiteux en devenir et faire de n’importe quel autre pays d’Europe un monolithe culturel et tout de même un peu fort de café. Le problème d’un tel raisonnement, en plus de son caractère apocryphe, c’est qu’il sert de justification à une volonté normative qui réifie et qui échappe au contrôle des premiers concernés : les Belges eux-mêmes. Sous prétexte d´éviter quelque chose qui n’existe pas, si ce n’est comme discours mythique á connotation très péjorative (“l’identité pure”), Plenel croit pouvoir légitimement refuser la réalité sociale, qui prend la forme du processus actuellement à l’oeuvre par lequel l’identité de la Belgique est négociée.


Let this diversity of opinions be propounded to, and laid before him; he will himself choose, if he be able; if not, he will remain in doubt. "Che non men che saver, dubbiar m' aggrata." ["I love to doubt, as well as to know."-- Dante, Inferno, xi. 93] for, if he embraces the opinions of Xenophon and Plato, by his own reason, they will no more be theirs, but become his own. Who follows another, follows nothing, finds nothing, nay, is inquisitive after nothing. "Non sumus sub rege; sibi quisque se vindicet." ["We are under no king; let each vindicate himself." --Seneca, Ep.,33]"
Montaigne - Essais I, XXVI, Of The Education of Children
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